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Oeuvre d'Alba Llach Pou

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Le foie gras Humain : Une histoire de stéatose hépatique

Avez-vous déjà entendu parler du foie gras ? Un incontournable de la cuisine française, cette méthode est très polémique et effectuée par un gavage des canards ou des oies afin d’induire la stéatose hépatique. Ce phénomène n’est pas unique aux volailles, au contraire, la stéatose hépatique est très répandue chez l’homme. Entre 25 et 30% des individus du monde occidental sont touchés par cette maladie. C’est donc possible que vous fabriquiez du foie gras sans le savoir !

La plupart du temps, quand nous développons la stéatose hépatique, nous ignorons notre nouvelle maladie. Nous pouvons aller voir un médecin pour une procédure qui n’est pas reliée à notre foie, passer une échographie, et apprendre que nous avons un foie hyperéchogène, c'est-à-dire qu'il présente une écho élevée pendant l'examen, ce qui est la particularité d’une stéatose hépatique. Dans la majorité des cas, cette maladie est asymptomatique. Etant donné que 25-30% des occidentaux vivent avec la stéatose hépatique, vous pouvez demander à votre médecin de vous en dire plus !


Malade sans le savoir

“Eh bien, c’est exactement la même chose que le foie gras !” dit votre médecin. Hélas, vous ne trouvez pas cela très rassurant. Comparer votre organe à un mets célèbre n’est pas ce à quoi vous vous attendiez. Nos foies travaillent pour nettoyer nos corps en plus de stocker des vitamines et du sucre. Même s’il est un organe très puissant et efficace, il peut se noyer sous une inondation de déchets due à une alimentation malsaine. Nos régimes occidentaux, avec une concentration élevée en sucre et matières grasses accumulent des lipides dans les cellules de nos foies (que l’on appelle hépatocytes). Nous considérons qu'un foie développe la stéatose quand plus de 30% de ces hépatocytes sont remplis de gras. C’est le but final du procédé de gavage des volailles qui nous permet de faire du foie gras. La seule différence entre cette technique très ancienne et notre maladie, c’est que nous ne comptons pas manger nos propres foies.


Il n’y a VRAIMENT rien à craindre ?

“La bonne nouvelle, c’est que pour l’instant il n’y a rien à craindre” dit votre médecin. Bien que vous n’aviez aucun symptômes lorsque vous avez appris que vous étiez atteint de stéatose, la situation peut s’empirer. Si nous continuons avec un style de vie déséquilibré, les hépatocytes stéatosiques peuvent commencer à être toxique pour les cellules autour. Comme une cirrhose liée à l’abus de l’alcool, les hépatocytes vont mourir progressivement et le foie va développer des zones enflammées. C’est possible pour le foie de se réparer, en remplaçant les cellules mortes avec des cicatrices.

Si la peau subit des blessures répétitives, les cicatrices vont s’accumuler et dominer le tissu. Comme la peau, les cicatrices de foie peuvent rendre l’organe dur et peuvent induire une cirrhose. Un foie en tel état ne peut plus fonctionner correctement, et peut être mortel pour la personne affectée. De plus, une cirrhose du foie augmente le risque de cancer du foie, deux soucis de santé pour le prix d’un!


Prévention de la maladie

“Ce n’est pas trop tard” dit votre médecin avec bienveillance . Bien sûr, de telles informations vous plongent dans un état de panique, mais votre médecin vous rassure : si la maladie est détectée tôt, les effets sont réversibles. La pathologie est très dynamique au début, donc si les facteurs qui impactent le foie sont réglés, il peut se soigner tout seul. Un régime sain et équilibré est essentiel pour garder le foie en bonne santé, mais si la cirrhose est trop avancée, un changement de régime ne pourra rien changer. Plusieurs équipes cherchent des solutions à une cirrhose avancée, mais pour l’instant la meilleure solution est de ne pas se gaver comme des volailles! Vous préférez sans doute garder un peu de foie gras dans votre assiette, de temps en temps, que dans votre corps de façon définitive!



Références

1. EASL–EASD–EASO Clinical Practice Guidelines for the management of non-alcoholic fatty liver disease. J Hepatol (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.jhep.2015.11.004


Cet article a été révisé par Dr. Rachel Golub et édité par Dr. Cassandra Koh. Traduit de l'anglais par Kodie Noy.

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